Poème : https://www.stephanebataillon.com/

XVIII
Ô Ahura Mazda
nous voici arrivés
au terme du voyage
Moi et mes compagnons
bravant le vent trompeur
avons marché des jours
en recherche d’un abri
Juste un abri
trouvé
dans ta parole de brise
Ô Ahura Mazda
désormais,
nous chanterons.

XVII
Pensée
parole
action justes
Comme la lame assurée
qui n’effleure pas les os
Définir sereinement
retiré en ton cœur
le seul but à atteindre
Puis mettre les forces en œuvre
Et que ta vie soit belle.

XVI
Maîtriser sa force
sans déranger
ni le vent
ni la feuille
ni la branche
Pour qu’une brèche dans la terre
laisse une chance à l’amour.

XV
Qui
dans la nuit obscure ?
Qui se tient, sans trembler
prêt à une étincelle
pour rénover le monde ?

XIV
Toujours résister
à ceux qui empêchent
de se comporter juste
À fleur de vaillance.

XIII
Doutes
sur les suites de l’aventure
Comme un soupçon
de malchance
Désir
d’une terre fertile et calme
Pour assurer nos pas
face aux autres colères.

XII
Doucement
laisser les étoiles
traverser ton regard.

XI
L’orage a effacé
la trace de la piste
Je tends la main
au tyran
pris dans la boue
Lui propose
sans trembler
de rejoindre l’orchestre.

X
Écoute, ami,
et ne gaspille plus ta vie
Suis le seul chemin
que tu sais juste
depuis ton cœur
Le temps n’importe plus.

IX
Quand et comment atteindre
la sagesse promise ?
Qui a posé
le premier geste ?
Et quelle est la réponse
à nos dix mille questions ?
Source fraîche.

VIII
Diffuse ta joie
rien d’autre à faire
juste ça, calmement.

VII
Amis, plongeons
pour faire décanter l’eau
puis l’observer
tranquille.

VI
Prends la bonne décision
en soupesant les choses
attentif à ta voix
Et chuchote à l’oreille
ce désir de vivre.

V
Jamshid Vivanghan
tu as fini d’engloutir
la chair des hommes libres
Calme maintenant le trouble
sur les routes des sept pays
Remets les mots dans l’ordre
pour entendre la terre
Et ne trompe plus jamais
le soleil.

IV
D’une parole
lancer la lumière
juste au devant de nous
Éclairer ce chemin
qui rendra ton sourire.

III
Choisir
de ne pas entraver
Éviter
tromperies et colères
Persévérer
jusqu’à cette demeure
L’embellir
d’une lumière partagée.

II
Les Mages réunis
attendent depuis des jours
Mais rien qu’une faiblesse
sur les terres injustes.

I
Tout au cœur de la terre
mélanger les principes
pour que tu sois heureux
Simple
comme un jeu d’enfant.
Le chant des Gathas c’était une série de 17 poèmes, relecture libre et rêvée des 17 hymnes de l’inventeur du monothéisme, Zarathoustra (ou Zoroastre), prononcés il y a 3 700 ans. Une série réalisée d’après la traduction de Khosro Khazai Pardis, Les Gathas, le livre sublime de Zarathoustra, Albin Michel coll. Spiritualités vivantes, 2011, et inspiré par la lecture du génial ouvrage d’Ann Van Sevenant, Ainsi pensait Zarathoustra, ed. Non lieu, 2017. Merci de l’avoir suivie.